Le mercredi 10 septembre, la dernière chambre de trajectographie du détecteur à pailles NA62 a été descendue dans l’expérience, à son emplacement définitif. Une prouesse qui conclut près de huit années de développement et de construction au CERN, de la phase d’étude aux travaux de construction et d’installation.
Le trajectographe à pailles de l’expérience NA62 est unique en son genre. C’est la première fois qu’un dispositif de cette taille est placé directement dans l’enceinte à vide d’une expérience, ce qui va permettre de suivre la trajectoire et de mesurer l’impulsion des particules chargées avec une très grande précision. « Les équipes du CERN ont participé à 100 % au développement de ce trajectographe exceptionnel, de la première esquisse jusqu’à son raccordement et aux essais finaux, explique Hans Danielsson, chef de projet pour le trajectographe à pailles de NA62. Nous avons collaboré étroitement avec l’Institut unifié de recherche nucléaire (JINR), en Russie, qui a contribué au développement de la technologie du trajectographe à pailles, et prendra part à l’exploitation du détecteur, maintenant que sa construction et sa mise en place sont terminées. »
Chaque chambre de trajectographie du détecteur à pailles pèse près de 5 000 kg et est constituée de 16 couches de pailles de haute technologie. « Bien que très lourdes, ces chambres contiennent des pailles extrêmement fragiles, explique Neil Dixon, du groupe PH-DT. Leur transport a été une opération délicate, qui s’est déroulée sans problème grâce au savoir-faire de l’équipe de transport du CERN. » Chaque chambre a été chargée à bord d’un camion équipé d’amortisseurs pouvant supporter jusqu’à 4,5 tonnes, garantissant ainsi un transport sans heurt.
La touche finale est en train d’être donnée aux quatre chambres, les différentes équipes mettant la dernière main aux détecteurs qu'elles ont passé tant d’années à développer et à assembler. « En ce moment, on est en train d’équiper les chambres : raccordements gaz, câbles, conduites et cartes de lecture spécifiques développés par PH-ESE, explique Hans Danielsson. La mise en service avec faisceau est prévue le 6 octobre, ce qui nous permettra de régler le trajectographe et d’apprendre à le connaître avant de l’intégrer aux autres sous-détecteurs pour qu’il commence à collecter des données de physique. »
À l’heure de la fin de la construction du trajectographe à pailles et du début de la prise de données, la majeure partie de l’équipe se tourne vers de nouveaux projets tout aussi passionnants. Ce trajectographe exceptionnel va permettre à NA62 d’étudier des modes de désintégration rares des kaons.
Pour en savoir plus sur l’expérience NA62, voir les articles suivants du Bulletin : « Du nouveau à NA62 », « La métamorphose, de F.K. » et « Détecteur à pailles : 1- vide : 0 »
Pendant ce temps, ailleurs…
Alors que beaucoup des responsables du LS1 assistaient à l'atelier de Chamonix la semaine dernière, les activités dans le tunnel du LHC se sont poursuivies.
Le long processus de refroidissement touche à sa fin dans le secteur 8-1. Les conditions cryogéniques seront connues le lundi 6 octobre pour la qualification des circuits électriques pour le froid. Tous les signaux sont favorables pour le refroidissement du 7e secteur d’ici à la fin de la semaine. Dans l’intervalle, la phase 1 des essais d’alimentation électriques reste en cours dans le secteur 6-7.
Malheureusement, une fuite a été observée dans un câble refroidi à l'eau au point 5, en amont du boîtier d’alimentation du secteur 4-5. Ce câble a été retiré pour réparations et sera remis en place d'ici un mois, lorsque les conditions cryogéniques le permettront.